[Zarkan] Là haut, dans les arbres

[Héraut]

Forêt vierge de la folie des uns et de la bêtise des autres, entre deux chants d'oiseaux, la Maisonnée était là... parfaitement intégré dans le décor, avec tout le respect que l'on peut avoir de la nature.

Sa position pas très éloignée du village laisse penser qu'elle est connue des habitants, mais nul ne semble encore s'y aventurer.

Difficile d'accès, ni escalier, ni échelle... Pour entrer, on devra faire preuve d'imagination, de talents d'escalade, mais aussi avoir l'approbation de l'âme des arbres.

[Héraut]

Elle était en train de discuter avec le Capitaine du Carabin quand Prane et Merelie lui avaient littéralement sauté dessus.
Elle pouvait faire une croix sur son excursion au sud pour les quelques heures voir jours à venir.

C'était quoi cette histoire d'homme des bois ? Les deux enfants l'avait harcelée pendant plus de trente minutes en piaillant et en hurlant que la cabane des arbres était habitée.

Après s'être enfin débarrassée des monstres Priole elle avait décidé d'aller voir. Elle n'avait vu personne d'inconnu sur l'île et Sissel ne lui avait rien dit de spécial.

Elle fit le tour de l'arbre et inspecta la petite cabane depuis le bas. Son regard passa sur les environs mais elle ne vit rien de spécial.

Bon ben y a plus qu'à hu-
Y A QUELQU'UN ? brailla t-elle, les mains sur les hanches et regardant vers le haut de l'arbre.
-rler.

[Héraut]

Assoupi, Zarkan sursauta à l'appel de la voix...

Ouvrant grand les yeux, il se demandait s'il ne venait pas d'être victime d'un cauchemar.

*Lève toi fainéant, tu vas pas rester dormir toute la journée !* s'engueula t'il.

Après un léger étirement, il sortit sur la petite terrasse, et croisa le regard surpris et pas content de Saraban.

"Tiens ! Salut ! C'est donc toi qui hurle comme une perdue?" demanda t'il tout souriant.

[Héraut]

Saraban ouvrit de grands yeux ronds puis ses traits se déformèrent, tirés par la colère.

Qui est perdu ici, chat perché ? siffla t-elle d'une voix doucereuse.

Elle se mit à marcher vivement de gauche à droite puis de droite à gauche, sur deux mètres à peine, sans lâcher Zarkan du regard. Les mains sur les hanches, sa tête s'inclinait nerveusement sur la gauche de temps à autres. De son perchoir l'homme pouvait la voir bouger les lèvres mais il n'en percevait que des murmures.

Descends, avant que je sois obligée de venir te chercher moi-même pour te faire déguerpir de mes terres à grand renfort de flèches bien placées persiffla t-elle dans un ton dangereux.

Elle continuait son manège, se déplaçant de gauche à droite et inversement sans le quitter des yeux.

[Héraut]

Tu aurais pas un peu abusé de la liqueur de shooki, toi? d'un ton moqueur.

Il continua d'une voix plus joueuse : "Je ne fais rien de mal, ici... Je ne dérange personne, sinon les jaloux... Ou plutôt les jalouses ! Je ne descendrais que si tu m'en donnes une bonne raison !"

Zarkan regardait la colérique dame se déhanchait de gauche à droite tout en se laissant aller à ses pensées *Décidément, même dans le plus profond d'une forêt on vient me chasser*.

[Héraut]

Saraban s'arrêta et resta sans bouger ni même ciller.

Raison ? Pour qui tu te prends, intrus ?

Elle tourna autour de l'arbre en regardant dans diverses directions et en humant vaguement l'air.
Finalement elle reprit sa place initiale et sa voix gronda jusqu'au sommet de l'arbre dans un effet étrange.

Tu es sur mes terres. Et si je dois te faire traquer sur tout l'archipel pour te faire disparaître je ne vais pas m'en priver. Tu n'es pas chez toi ici, tu es chez moi.

Elle leva son bras et lui fit sèchement signe de descendre.

[Héraut]

Devant tant d'autorité, Zarkan opéra et descendit de son perchoir.

Se positionnant devant Saraban, il la détailla avant de maladroitement s'expliquer : "Héhé, tu fais beaucoup moins ridé de près. Je dirais même que la colère te donne un petit charme indéniable..."

Devant le visage serré de son interlocutrice, il se mit à sourire, avant de s'excuser : "Je ne savais pas être chez toi. Qui es tu donc? Est ce toi, Dame Nature?

[Héraut]

Le jeune femme fit quelques pas de côté pour s'éloigner de celui qu'elle considérait toujours comme un intrus. Elle le détailla de haut en bas avant de tourner autour et de l'inspecter sous tous les angles.

Garde tes belles paroles pour toi, ça ne m'intéresse pas.

Elle savait que personne n'aurait pu pénétrer sur l'île par le Carabin sans en être informée. Elle savait aussi qu'il y avait d'autres façons, dangereuses, d'arriver ici, elle en avait eu l'exemple avec Kiba quelques jours plus tôt.

Pour l'heure on va dire que oui, je suis Dame Nature grinça t-elle, pince sans rire. Qui t'es toi ?

[Héraut]

Marmonnant, mais suffisamment pour être entendu, il resta fidèle à lui-même : "Oh, mais elle est grincheuse en plus... Ce ne sont pas de belles paroles, mais une vérité ! Tu serais croquante si tu étais moins rabat-joie."

Voyant bien que Saraban s'impatientait, il préféra quand même temporiser tout en maintenant une attitude désuète : "Enchanté Dame Nature ! Je suis un de tes admirateurs... Le chant de tes oiseaux, la fraicheur de tes arbres... Bon Ok... Je m'appelle Zarkan. Juste Zarkan... Et même si ma présence peut sembler inopiné, je ne dérange personne, et je ne compte pas partir pour l'heure venu."

Toujours souriant, il regardait encore de haut en bas celle qui lui inspirait autant de mépris que d'intérêt.

[Héraut]

Saraban croisa les bras et gonfla un peu les joues. Quel agité celui là.

Que tu restes ou que tu partes, la décision ne revient qu'à moi et tu n'auras rien à y dire ou à y faire, juste Zarkan.
C'est pas lui que Sissel avait rencontré sur le pont, Ombre je-sais-plus-quoi, par hasard ?

Elle ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose avant de se raviser. Ses yeux regardèrent vers la gauche sans pour autant fixer un point réel. Elle resta muette et figée pendant une bonne minute avant de sortir de sa rêverie, ou ce qui semblait l'être, et de reporter son attention sur l'homme.

Qu'est-ce que tu fais ici, comment tu es arrivé et qu'est-ce que tu veux ? demanda t-elle avec empressement.

Il n'était pas question qu'elle perde son temps pour des sornettes, d'autant plus avec un quidam comme celui-là.