[BG :Kiba 1.1] la route de la vie (chapitre clos)

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[BG :Kiba 1.1] la route de la vie (chapitre clos)

Messagepar Inuzuka Kiba le Sam 14 Nov 2009 17:10

[/HRP] Ceci fait suite à Kiba la fin d'un clan la vie d'un chien. Tiens pour cella là si je peux me permettre un petit fond musical sans paroles il y a ceci [/HRP]


Les astres lumineux étaient réapparus dans le ciel d’asmodée et la nuit avait fait place à une pénombre si caractéristique de cette partie d’Atrea. Le garçon continuait à courir il avait quitté la vallée, la plaine s’étendait à présent sous ses pieds. Il ne savait pas que la découverte du corps de Krishak avait semé le chaos dans l’antique forteresse, les lieutenants s’étaient entretués pour la succession, la troupe s’était déchirée pour soutenir son chef direct en petits groupes et que même parmi ceux-ci les combats faisaient rage. Il ne savait pas que dans les jours à venir la horde des Démons du Nielfen forte de prés d’un millier de combattants unis se réduirait en quelques groupes éparts de seulement plusieurs dizaines de pillards et que les mois à venir les verraient disparaître à jamais de la surface d’Atreia.

Il ne comprit pas quelle force le tint debout mais il couru toute la journée et la nuit qui suivit. Ce n’est qu’au petit matin qu’il se laissa tomber dans une cavité rocheuse. Il avait l’impression que son corps tout entier était en feu, chaque respiration lui arrachait les entrailles et il crachait du sang. Il aurait voulu s’endormir mais il ne pouvait pas. Il se retourna et regarda le corps de son compagnon Il respirait mais était toujours inconscient, son corps était marqué de signes de maltraitance, famélique, le poil galleux, crasseux et des plaies infectées le parsemaient

« Pardonne moi Akamaru, pardonne moi je suis un mauvais maître, je suis le plus mauvais des maîtres, je n’ai pas veillé sur toi, je les ai laissé te faire cela, je ne suis pas digne de toi…»

Des larmes jaillirent de ses yeux, coulèrent sur son visage et tombèrent sur la tête du canidé. Celui-ci ouvrit alors lentement les yeux et émis un jappement incompréhensible pour le jeune garçon. Il serra alors son visage contre le sien.

« tu,.. par tous les dieux… nous sommes libres… »

L’animal émit d’autres geignements et l’ont voyait qu’il essayait de bouger mais son corps ne répondait pas à son esprit.

« Non, ne bouge pas n’essaie même pas tu as besoin de soins et de nourriture. Reste là laisse moi faire. »

L’enfant détacha en toute hâte les peaux et les posa sur le corps de son compagnon.

« Je sais c’est leur cadeau d’adieu de te tenir chaud ne bouge pas je reviens vite »

Il prit une peau, jeta le carquois sur son dos il y avait encore une vingtaine de flèches, tint l’arc dans ses mains et sorti de l’anfractuosité rocheuse. Durant plus d’une heure il tourna en rond, cherchant à manger, à boire. Il fini par trouver à l’ouïe et l’odorat un petit ruisseau qui dévalait de la montagne et repéra un lièvre inconscient qui s’y désaltérait. « Rappelle-toi les enseignements d’Oruki » se répétait-il. Il avança à pas de loups, tenant le vent contre lui il banda son arc, la flèche pris la vie de l’animal sans qu’il ne s’en rende compte. Il lâcha son arc et bu l’eau fraîche à satiété. Il plia la peau tant bien que mal et en fit une outre de fortune de l’autre main il saisit le lièvre et retourna jusqu’à leur tanière.

Seuls ses yeux et sa langue bougeait, le reste de son corps refusait de lui obéir. L’enfant jeta le lièvre dans un coin et de sa main libre rassembla des pierres en un petit cercle il y posa la peau en cuvette pour perdre le moins d’eau possible. Et caressa le cou de son compagnon.

« Tu as soif… »

Il aspira dans sa bouche un peu d’eau, souleva la tête du canidé et plaqua ses lèvres contre ses babines puis relâcha un peu d’eau. Il recommença de nombreuses fois jusqu'à ce qu’il n’y ait presque plus d’eau dans la peau. Il ne comprenait toujours pas ses gémissements mais il pouvait lire dans son regard. Cela lui déchirait le cœur mais aussi lui donnait espoir. Il prit le couteau et se mis à dépecer le lièvre. Il déposa les abats sur une pierre plate et détacha la chair des os. Il prit un morceau en bouche et le mâcha longuement sans l’avaler puis il fit comme pour l’eau et recracha bouchée par bouchée dans la gueule de son compagnon. Celui-ci avait à peine la force d’avaler. Lorsqu’il n’y eut plus un seul morceau de chair il lui caressa le crâne.

« Dors maintenant repose-toi »

Son estomac le tiraillait au point qu’il cru qu’il allait sortir de son corps. Il mourrait de faim et il n’avait eut en tout qu’un peu de sang mêlé à sa salive et parfois un minuscule morceau de viande. Son regard se porta sur les abats. Il ferma les yeux et se força à les manger tous. Il était sur le point de tout vomir mais il se retint. Aussi mauvais que cela puisse être cela était de la nourriture. L’animal s’était à nouveau endormi. Il ramassa ses affaires et sorti. Il devait s’orienter. Il repéra un arbre plus grand que les autres et grimpa aussi haut qu’il pu, de là il avait une vue sur les environs. La forêt ne couvrait qu’une mince bande au flanc de la montagne avant de devenir un à pic. Et plus bas elle laissait place à des prairies et des champs… des champs se dit-il il devait y avoir des fermes alors. Là bas nichée au coin d’un champ, une ferme il distinguait de la fumée s’élever d’un toit. Il s’y rendrait demain tôt pour observer.

Il retourna à la grotte, ramassa la peau et alla de nouveau jusqu’au ruisseau pour en ramener de l’eau. Il en profita pour se décrasser rapidement. Sur le chemin du retour il dénicha quelques champignons cela ferait l’affaire pour ce soir. Il passa le reste de la journée à veiller sur son compagnon le soir venu il refit les mêmes gestes et le nourrit des maigres champignons trouvés avant de s’endormir en le serrant contre lui afin de lui communiquer toute la chaleur qu’il pouvait.

Au petit matin alors qu’il s’apprêtait à partir son compagnon se réveilla et gémit. Son nom, non il n’avait pas mal entendu il avait clairement prononcé son nom. Il se retourna et s’agenouilla à ses côtés. L’animal arrivait à bouger la tête mais son corps était encore trop faible pour lui obéir.

« chuuut non ne bouge pas repose toi. Oui je vais bien tu dois reprendre des forces. Rendors toi je vais m’absenter un long moment pour nous ramener de quoi manger. »

Le canidé émit une longue série de jappements

« Nani ?? Jamais, j’aurais préféré m’empaler sur l’épée d’Oruki plutôt que ca… Un maitre n’abandonne jamais son compagnon ! C’est ainsi et maintenant dors. »

Fit-il en se relavant et quittant le repli rocailleux où ils avaient trouvé refuge. Il arriva juste à temps prés de la ferme pour voir un homme accompagné de deux enfants à peine plus âgés que lui partir. Ils se rendaient surement aux champs car l’homme avait dit « à ce soir mon amour.». Il resta tapi dans les broussailles une partie de la matinée. Seule la femme était restée a la maison elle avait mis séché du linge, nettoyé leur maison et elle venait juste de partir un panier à la main. Il profita que la maison était vide pour s’y faufiler. Il lui fallait se saisir du plus d’objets utiles possible. Dans la cuisine il trouva deux jarres de métal remplie de lait il en but la moitié d’une et pris l’autre. Dans un essuie il enroba un pain tout chaud que la fermière avait sorti du four avant de partir ainsi qu’un morceau de viande séchée il trouva aussi une brosse souple, une paire de ciseaux et une petite casserole. Sur la courre il détacha tout le linge, un grand drap dans lequel il boulotta les deux étoffes et la chemise. Il noua le tout avec la corde et s’enfui vers la forêt. Tout au long du chemin de retour il se gronda. Il avait volé… lui un Inuzuka était devenu un voleur, ces braves gens ne lui avaient rien fait et il s’était servi chez eux comme si de rien n’était. Il se promit qu’il trouverait une compensation à leur donner pour honorer cette dette.

Une fois rentré il trempa des morceaux de pain dans le lait et les donna à avaler à son compagnon. Il passa le reste de l’après-midi à ramasser des herbes et des brindilles. Le soir il se risqua à faire un feu et fit bouillir dans un peu d’eau les plantes jusqu'à ce qu’il n’en reste qu’une pâte molle. Avec les ciseaux il dégagea les plaies infectées de l’animal d’un linge il lui noua la gueule et lui demanda pardon. Il sorti le couteau de son frère des cendres et entailla chaque plaie jusqu'à dégager toutes les chaires infectées il recouvrit les blessures de la pate verdâtre et d’un morceau déchiré de drap propre. Il était tombé inconscient sous la douleur. Mais lorsque le jeune garçon eut fini toutes les plaies étaient saines et bandées. Il jeta les morceaux de chaires coupés dans les cendres pour qu’ils se consument. Il nettoya le tout et s’occupa de ses cheveux avec les ciseaux, les coupant à une longueur plus humaine avant de s’endormir.

Les jours s’écoulèrent et cela faisait presque un mois qu’ils étaient là. Il avait noué avec la corde la chemise bien trop grande au niveau de sa taille, cela lui faisait une tunique. « Deux vêtements en un avait-il ironisé ». Ce qu’il avait vécu le hantait souvent la nuit mais jamais il n’en montrait signe ni n’y repensait. Il avait tourné la page sur cela. Son compagnon s’était bien remis, les plaies se cicatrisaient correctement et rapidement. Il avait su après quelques jour remâcher sa nourriture lui-même puis il s’était levé, avait fini par sortir de la grotte soutenu par son maître et maintenant pouvait à nouveau marcher seul. Oh il ne courrait pas encore mais cela viendrait avec le temps. Même sa fourrure repoussait harmonieusement partout, masquant toutes traces de ce qu’il avait dû endurer.

Le temps pour eux était venu de reprendre la route, l’endroit n’était plus sûr. Les quelques chapardages qu’il avait commis à la ferme avait poussé l’homme à effectuer quelques battues à la recherche de ce… comment avait-il dit déjà ? Brigand. C’était décidé ils partiraient demain à l’aube. Ce soir là il creusa un trou dans le sol prés d’une grande pierre lisse à l’aide l’épée courte de son frère puis il grava sur celle-ci de la pointe de l’épée dans le langage secret de son clan le nom de chacun des canidés qui avaient jadis porté les peaux qu’il enterra dans ce trou en leur faisant ses adieux. Durant la nuit il laissa seul son compagnon et se mis en traque, il n’emporta avec lui que son arc ses flèches, sa dague et un tas de peaux, aucun vêtements. Cela faisait plusieurs jours qu’il avait repéré les traces d’un cerf, ses déjections, les marques de ses ramures sur l’écorce des arbres, ses empruntes prés du ruisseau. Il fini par le trouver Il était magnifique. Cela le chagrinait mais il devait le faire. Les poulies se détendirent, une flèche traversa un cœur. L’animal s’écroula sur le flanc sans un cri. Le jeune garçon s’approcha du corps sans vie et lui demanda pardon avant de le vider de ses entrailles et de tout ce qui n’était pas utilisable afin d’en réduire au maximum le poids. Heureusement l’animal n’était pas trop âgé et une fois vidé il devenait presque portable pour le garçon. Le sang de l’animal ruisselait encore sur son corps et il dut le laisser tomber avant d’arriver dans la prairie là il le traina car il n’arrivait plus à le porter il le repris sur son dos pour la dernière approche et le déposa prés des broussailles à coté de là maison suffisamment en évidence pour que les fermiers le trouve. Il déposa à côté toutes les peaux du petit gibier qu’il avait chassé en un mois pour se nourrir. Il n’attendit pas son reste et fila repassant par le ruisseau pour se laver du sang. Il avait honoré sa dette.

Une fois à la grotte il enfila sa chemise tunique et la noua puis il emballa toutes ses affaires dans ce qui restait du drap et l’attacha à son dos. Son compagnon s’était levé et c’est en marchant à son rythme qu’ils quittèrent pour toujours cet endroit le cœur léger. Dans le ciel les astres lumineux entamaient une nouvelle course.
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Re: [BG :Kiba 1.1] la route de la vie (chapitre clos)

Messagepar Inuzuka Kiba le Sam 14 Nov 2009 17:10

Ils n’avaient pas vu le mois de juillet s’écouler. Chaque jour ils progressaient un peu plus. Vers où ? Là où les vents les poussaient. Le loup qui accompagnait le jeune garçon avait repris des forces tout comme lui. D’une démarche peu assurée, il avait recommençé à trottiner, puis à courir et enfin à bondir.

Des crissements de feuilles, elles virevoltent au pied d’un rocher, un son à peine plus audible se fait entendre, un pied nu se pose sur le rocher, une jambe se fléchit puis se libère propulsant le corps par-dessus un épais buisson de ronces. A peine le pied touche-t –il à nouveau le sol que la course se poursuit. Une masse imposante de fourrure blanche bondit au dessus des ronces, les pattes tendues au maximum, se réceptionne et continue sa course sans s’arrêter. Le souffle est continu la respiration presque normale comme si il n’y avait aucun effort à faire. Nouveau bond, le pied se pose sur un tronc d’arbre, la jambe se comprime à nouveau, les pieds atterrissent dans l’eau, un bruit de froissement d’eau puis plus rien, quelques gouttes éparses sur les feuilles au sol.

Une main se glisse dans le dos, deux doigts se saisissent d’une tige de bois. Des cordes se tendent, des poulies pivotent en silence. Le corps bondit à nouveau entre des buissons avec grâce et sans un bruit. Un fin murmure se glisse entre des lèvres « Maware Akamaru ». L’animal bondit sur le côté et disparaît dans les taillis. L’extrémité d’un nez frémit, l’individu change de direction. Une souche, un pied se pose et disparaît aussitôt, un corps fend les airs, les cordes se détendent, sans un bruit le trait part, file dans l’air et s’enfonce dans un buisson. Deux pieds légèrement écartés retombent sur l’herbe, glissent à peine stoppant net le corps.

La boule de fourrure sort, sans un bruit, au petit pas d’un buisson sur le côté tandis qu’une main passe l’arc en bandoulière sur le dos d’un jeune garçon.

« Voyons notre prise. »

Dit-il en écartant le buisson où s’était enfoncée la flèche. Rien, si ce n’est une flèche au trois quart enfoncée dans la terre juste à l’entrée d’une petite galerie…

« Kuso… il a filé dans son terrier, ce n’est pas encore aujourd’hui qu’il y aura de la viande au menu… »

Lâcha sur un ton las l’enfant tout en remettant la flèche dans son carquois. L’animal se mit à japper de nombreuses fois.

« Hey c’était pas de ma faute ce bruit.»

Le canidé jappa à nouveau.

« Mais… c ’était pas volontaire, je n’aurais pas du manger de ces légumes verts aplatis qu’on a pris dans ce jardin. »

Il entendit comme un ricanement et releva la tête. Sur une branche de l’arbre, le loup se tenait majestueusement, les babines frémissantes. L’enfant avait envie de lui crier de se taire mais il était ému pour la première fois depuis leur fuite son compagnon avait regrimpé dans un arbre. Il le rejoignit en quelques bonds. Sa main se posa sur sa tête.

« tu es.. sur ? Ce n’est pas trop tôt ? »

Le canidé bondit avec assurance sur une autre branche. Le jeune garçon le rattrapa et s’agenouilla devant lui, caressa sa tète de ses deux mains.

« C’est bien Akamaru c’est très bien. Rentrons maintenant demain nous irons voir cette ville. Et l’on se contentera des légumes ce soir.»

L’animal jappa avant de bondir vers la branche d’un autre arbre.

« Promis, plus de bruits… »

Fit-il en éclatant de rire, suivant son compagnon…
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Re: [BG :Kiba 1.1] la route de la vie (chapitre clos)

Messagepar Inuzuka Kiba le Sam 14 Nov 2009 17:11

« Voleur, reviens ici sale garnement »

Hurlait un homme grassouillet en brandissant un hachoir. Il courrait dans les rues de la bourgade, son tablier couvert de sang. La sueur qui coulait sur son front attestait de l’effort inhabituel qu’il faisait. Il se dirigeait vers la porte sud.

« Arrêtez-le ! Arrêtez ce sale petit morveux »

Braillait-il de plus belle en se frayant un passage.

Le garde de faction à la porte eut l’attention attirée par la cacophonie qui venait de la rue commerçante. Il porta sa main sur son front et plissa les yeux comme pour mieux cerner l’origine de ces cris. Là, il avait trouvé, juste au débouché de la rue une femme venait de se faire renverser, son panier finissait de rebondir sur le sol, répandant sur les pavés de belles grosses pommes rouges. Son regard se porta un peu en avant de la scène et se fixa sur ce qui devait être le fauteur de trouble, un gamin tout au plus âgé de 13 ou 14 ans courrait droit sur lui, il était vêtu de haillons, d’une main il tenait un collier de saucisses qui s’agitait au gré de sa course, de l’autre il mordait à pleines dents dans une pomme rouge... Il se mit alors en travers de la porte du village et écarta les bras. Il ne passerait pas !

« Halte là gamin. Tu es…. »

Dit-il haut et fort en se positionnant pour l’intercepter lorsque soudain le garçon aux cheveux hirsutes fit un bond de côté et ce que le garde vit lui coupa la parole, une masse blanche lui fonçait droit dessus gueule grande ouverte exhibant des crocs énormes. Il esquiva un pas en arrière et trébucha tombant sur son dos. Relevant là tête il ne pu pousser qu’un cri d’effroi lorsque le monstre blanc bondit au dessus lui continuant sa course sans s’arrêter. Au même instant le jeune garçon passait à côté de lui.

« Pardon ! Pardon ! Bonne journée »

Le garde tenta de se redresser mais à ce moment l’homme grassouillet qui les poursuivait le percuta de plein fouet et tout deux retombèrent au sol dans un nuage de poussière…

L’astre principal déclinait dans le ciel d’asmodée, ses rayons étiraient les ombres des arbres sur la rivière, au pied d’un de ceux-ci un jeune garçon dormait, un morceau de saucisse encore en main. A côté de lui une masse imposante de poils semblait elle aussi plongée dans un sommeil profond.


Un pied vacillant se posa sur la branche de l’arbre, cherchant son appui, un jeune garçon se pencha plusieurs fois en avant comme si il voulait toucher l’autre branche devant lui. Il hésita de nouveau puis se lança. Ses pieds touchèrent la branche, de son corps il essaya de garder l’équilibre, balançant ses bras dans tous les sens avant de chuter au sol où sa réception ne fut pas des plus parfaites et se termina sur ses fesses.

« J’y arriverai jamais »

Dit le jeune garçon ramassant un bout de bois et le jetant au loin. Un louveteau au pelage blanc atterri à ses côtés et le lui lécha le visage lorsqu’un rire puissant se fit entendre dans la forêt. Puis un jeune homme se réceptionna avec grâce à ses cotés. Leurs visages partageaient les mêmes symboles rouges sur les joues. Le jeune adulte tendit sa main et aida son compagnon à se relever.

« C’est parce que tu te concentres sur la branche devant toi et non pas sur ta destination finale. Ainsi tu marques un arrêt de branche en branche, ce qui t’oblige à rechercher à chaque fois ton équilibre. Focalise-toi sur ta destination et ne vois les branches intermédiaires que comme points d’appui pour repartir immédiatement. »

« Oui grand frère »

Répondit le jeune garçon en grimpant le long du tronc pour rejoindre les branches supérieures.

…..

Le jeune garçon se réveilla et s’étira, l’animal qui l’accompagnait en fit de même. La nuit allait bientôt commencer. Il regarda la rangée d’arbre qui bordait la rivière. Il réajusta un arc et un carquois bien trop grands pour lui dans son dos.

« En route poilu »

Dit-il à l’attention de son compagnon qui lui répondit par quelques jappements. En quelques bonds il se trouva debout sur une branche intermédiaire de l’arbre à quelques mètres de hauteur. Son regard se porta au loin. Il caressa la tête de son comparse qui l’avait rejoint puis se lança en avant bondissant rapidement de branche en branche avec une grâce peu commune, s’éloignant de son passé, filant vers son destin.
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Re: [BG :Kiba 1.1] la route de la vie (chapitre clos)

Messagepar Inuzuka Kiba le Sam 14 Nov 2009 17:13

Les feuilles avaient pris une teinte marron et ocre, le vent les avait chassé des arbres et elles s’accumulaient à présent au sol. Les jours se faisaient plus court, l’automne touchait à sa fin, les premières neiges ne tarderaient pas à tomber. Les deux compères avaient pleinement retrouvé leurs forces. La fourrure du loup était à présent un épais manteau d’un blanc immaculé. Le jeune enfant émacié n’était plus, des muscles fins et saillants soutenaient à présent la peau sur ses os. Son visage arborait un large sourire, dans ces yeux brillait d’une faim de vivre insatiable.

Le jeune garçon avait passé ces dernières semaines à récupérer au cours de ce qu’il appelait des «échanges non sollicités mais équitables» pas mal d’objets qui lui seraient utiles lorsque l’hiver viendrait. Après de longues recherches ils finirent par trouver le site parfait pour eux passer l’hiver. Une grotte descendait en pente sur plusieurs dizaines de mètres avant de déboucher sur une grande salle ou s’écoulait une rivière souterraine, la voute était percée d’une large faille laissant entrer la pâle lueur du jour asmodéen. Ils pourraient y faire du feu sans être vu et quand bien même ils n’avaient trouvé aucune habitation ni sentier des lieues à la ronde. En surface le gibier abondait même si une fois la neige venue il se ferait moins nombreux, il suffisait juste de préparer quelques provisions. De plus la paroi sud était couverte d’une mousse où poussaient, et ce en toute saison, en abondance des champignons comestibles.

Les journées étaient simples mais riches en aventures, ils passaient leur temps à chasser, s’entrainer à l’arc, aux acrobaties ou à confectionner de nouvelles flèches. Parfois ils s’accordaient un moment de détente, ils avaient trouvé une large pierre plate exposée toute la journée aux astres célestes, elle emmagasinait la faible chaleur de leurs rayons. Ils adoraient s’y allonger et rêvasser dans le plus simple des apparats. Les vents berçaient son corps disait le jeune garçon.

Le jeune enfant était pourtant préoccupé, quelque chose changeait en lui il ne savait pas ce qui le provoquait mais il changeait. Les odeurs, les sons ils les captaient encore plus clairement qu’avant et ce sans avoir à se concentrer. Son corps répondait sans rechigner à toutes ses sollicitations, courir, bondir il le faisait de mieux en mieux de plus en plus en vite et ce sans se fatiguer. Oui il changeait il le savait. Alors qu’ils étaient allongés sur cette pierre cela le travailla de nouveau. Il perdit une main dans le pelage de son compagnon à le gratter, l’animal ronronna presque de bonheur. Il essaya de penser à autre chose mais cela revenait sans cesse à son esprit. Il ferma les yeux et laissa le monde des souvenirs l’envahir…

…..

«Père, Père »

Criait un petit enfant tout au plus âgé de 6 ans, courant pour rattraper un adulte. Le daeva se retourna et se mis à genoux, l’énorme loup borgne qui l’accompagnait s’arrêta.

« Qu’il y a-t-il petit chenapan ? »

Fit le daeva en souriant.

« Vous avez perdu ceci »

Lui répondit le gamin en tendant sa main dans le creux de laquelle il serrait une plume blanche.

« Merci »

Dit-il en la rangeant dans sa gibecière.

«Vous ne la remettez pas ? »
«La remettre ? »
« Bin oui… »

Le daeva éclata de rire et passa sa main dans la chevelure du jeune enfant. Puis il se releva et déploya ses ailes. Elles étaient gigantesques, la pureté du blanc y côtoyait la plus profonde des noirceurs.

«Non mon fils, une autre a poussé à la place, c’est ainsi. Regarde il n’y a pas de trou. »

L’enfant examina longuement les ailes déployées, il n’y avait pas de trou.

« Pourquoi j’en ai pas.»
« Pourquoi en voudrais-tu ? »
« Parce que c’est trop bien. »

Le daeva s’assis par terre et fit signe à son fils de le rejoindre, le gamin vint s’asseoir sur une cuisse de son père.

« Tu sais Kiba ce n’est pas si simple. Est-ce que ta mère en a ?»
« Non »
« Et elle n’est pas bien ta maman ?»
« Si… »
« Alors tu vois avec ou sans ailes les gens peuvent être bien. »
« Pourquoi mère n’en a pas ?»
« Parce que les dieux en ont décidé ainsi »
« C’est trop injuste.. »
« Non c’est mieux ainsi. »
« Pourquoi ? »
« Parce que mon petit kiba avoir des ailes ce n’est pas juste trop bien… c’est être responsable.»

Répondit le daeva en insistant sur le dernier mot.

«Être responba.. reponle.. c’est quoi ? »
«Être responsable… c’est difficile à dire. C’est d’être digne chaque jour, de protéger et d’aimer ceux qui nous sont proches. C’est parfois de faire passer le bien des autres avant son propre bien. C’est de ne jamais faire des choses dont tu aurais honte. Un grand pouvoir implique toujours une grande responsabilité. Tu comprends ?»

L’enfant secoua la tête en signe d’approbation. Le daeva se releva en attrapant le gamin et le déposa sur ses épaules.

«Rentrons maintenant sinon ta mère va encore me gronder de t’avoir emmené pour toi ne pas faire tes corvées. »

…..

Le jeune garçon se réveilla, se releva et s’étira. Pourquoi avait-il rêvé de cela il n’en savait rien mais il avait retenu la leçon de son père. Une responsabilité il en avait une. Il tourna son regard vers son compagnon et lui caressa la tête.

« Rentrons, j’ai une faim de loup.»


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