[/HRP] Ceci fait suite à Kiba la fin d'un clan la vie d'un chien. Tiens pour cella là si je peux me permettre un petit fond musical sans paroles il y a ceci [/HRP]
Les astres lumineux étaient réapparus dans le ciel d’asmodée et la nuit avait fait place à une pénombre si caractéristique de cette partie d’Atrea. Le garçon continuait à courir il avait quitté la vallée, la plaine s’étendait à présent sous ses pieds. Il ne savait pas que la découverte du corps de Krishak avait semé le chaos dans l’antique forteresse, les lieutenants s’étaient entretués pour la succession, la troupe s’était déchirée pour soutenir son chef direct en petits groupes et que même parmi ceux-ci les combats faisaient rage. Il ne savait pas que dans les jours à venir la horde des Démons du Nielfen forte de prés d’un millier de combattants unis se réduirait en quelques groupes éparts de seulement plusieurs dizaines de pillards et que les mois à venir les verraient disparaître à jamais de la surface d’Atreia.
Il ne comprit pas quelle force le tint debout mais il couru toute la journée et la nuit qui suivit. Ce n’est qu’au petit matin qu’il se laissa tomber dans une cavité rocheuse. Il avait l’impression que son corps tout entier était en feu, chaque respiration lui arrachait les entrailles et il crachait du sang. Il aurait voulu s’endormir mais il ne pouvait pas. Il se retourna et regarda le corps de son compagnon Il respirait mais était toujours inconscient, son corps était marqué de signes de maltraitance, famélique, le poil galleux, crasseux et des plaies infectées le parsemaient
« Pardonne moi Akamaru, pardonne moi je suis un mauvais maître, je suis le plus mauvais des maîtres, je n’ai pas veillé sur toi, je les ai laissé te faire cela, je ne suis pas digne de toi…»
Des larmes jaillirent de ses yeux, coulèrent sur son visage et tombèrent sur la tête du canidé. Celui-ci ouvrit alors lentement les yeux et émis un jappement incompréhensible pour le jeune garçon. Il serra alors son visage contre le sien.
« tu,.. par tous les dieux… nous sommes libres… »
L’animal émit d’autres geignements et l’ont voyait qu’il essayait de bouger mais son corps ne répondait pas à son esprit.
« Non, ne bouge pas n’essaie même pas tu as besoin de soins et de nourriture. Reste là laisse moi faire. »
L’enfant détacha en toute hâte les peaux et les posa sur le corps de son compagnon.
« Je sais c’est leur cadeau d’adieu de te tenir chaud ne bouge pas je reviens vite »
Il prit une peau, jeta le carquois sur son dos il y avait encore une vingtaine de flèches, tint l’arc dans ses mains et sorti de l’anfractuosité rocheuse. Durant plus d’une heure il tourna en rond, cherchant à manger, à boire. Il fini par trouver à l’ouïe et l’odorat un petit ruisseau qui dévalait de la montagne et repéra un lièvre inconscient qui s’y désaltérait. « Rappelle-toi les enseignements d’Oruki » se répétait-il. Il avança à pas de loups, tenant le vent contre lui il banda son arc, la flèche pris la vie de l’animal sans qu’il ne s’en rende compte. Il lâcha son arc et bu l’eau fraîche à satiété. Il plia la peau tant bien que mal et en fit une outre de fortune de l’autre main il saisit le lièvre et retourna jusqu’à leur tanière.
Seuls ses yeux et sa langue bougeait, le reste de son corps refusait de lui obéir. L’enfant jeta le lièvre dans un coin et de sa main libre rassembla des pierres en un petit cercle il y posa la peau en cuvette pour perdre le moins d’eau possible. Et caressa le cou de son compagnon.
« Tu as soif… »
Il aspira dans sa bouche un peu d’eau, souleva la tête du canidé et plaqua ses lèvres contre ses babines puis relâcha un peu d’eau. Il recommença de nombreuses fois jusqu'à ce qu’il n’y ait presque plus d’eau dans la peau. Il ne comprenait toujours pas ses gémissements mais il pouvait lire dans son regard. Cela lui déchirait le cœur mais aussi lui donnait espoir. Il prit le couteau et se mis à dépecer le lièvre. Il déposa les abats sur une pierre plate et détacha la chair des os. Il prit un morceau en bouche et le mâcha longuement sans l’avaler puis il fit comme pour l’eau et recracha bouchée par bouchée dans la gueule de son compagnon. Celui-ci avait à peine la force d’avaler. Lorsqu’il n’y eut plus un seul morceau de chair il lui caressa le crâne.
« Dors maintenant repose-toi »
Son estomac le tiraillait au point qu’il cru qu’il allait sortir de son corps. Il mourrait de faim et il n’avait eut en tout qu’un peu de sang mêlé à sa salive et parfois un minuscule morceau de viande. Son regard se porta sur les abats. Il ferma les yeux et se força à les manger tous. Il était sur le point de tout vomir mais il se retint. Aussi mauvais que cela puisse être cela était de la nourriture. L’animal s’était à nouveau endormi. Il ramassa ses affaires et sorti. Il devait s’orienter. Il repéra un arbre plus grand que les autres et grimpa aussi haut qu’il pu, de là il avait une vue sur les environs. La forêt ne couvrait qu’une mince bande au flanc de la montagne avant de devenir un à pic. Et plus bas elle laissait place à des prairies et des champs… des champs se dit-il il devait y avoir des fermes alors. Là bas nichée au coin d’un champ, une ferme il distinguait de la fumée s’élever d’un toit. Il s’y rendrait demain tôt pour observer.
Il retourna à la grotte, ramassa la peau et alla de nouveau jusqu’au ruisseau pour en ramener de l’eau. Il en profita pour se décrasser rapidement. Sur le chemin du retour il dénicha quelques champignons cela ferait l’affaire pour ce soir. Il passa le reste de la journée à veiller sur son compagnon le soir venu il refit les mêmes gestes et le nourrit des maigres champignons trouvés avant de s’endormir en le serrant contre lui afin de lui communiquer toute la chaleur qu’il pouvait.
Au petit matin alors qu’il s’apprêtait à partir son compagnon se réveilla et gémit. Son nom, non il n’avait pas mal entendu il avait clairement prononcé son nom. Il se retourna et s’agenouilla à ses côtés. L’animal arrivait à bouger la tête mais son corps était encore trop faible pour lui obéir.
« chuuut non ne bouge pas repose toi. Oui je vais bien tu dois reprendre des forces. Rendors toi je vais m’absenter un long moment pour nous ramener de quoi manger. »
Le canidé émit une longue série de jappements
« Nani ?? Jamais, j’aurais préféré m’empaler sur l’épée d’Oruki plutôt que ca… Un maitre n’abandonne jamais son compagnon ! C’est ainsi et maintenant dors. »
Fit-il en se relavant et quittant le repli rocailleux où ils avaient trouvé refuge. Il arriva juste à temps prés de la ferme pour voir un homme accompagné de deux enfants à peine plus âgés que lui partir. Ils se rendaient surement aux champs car l’homme avait dit « à ce soir mon amour.». Il resta tapi dans les broussailles une partie de la matinée. Seule la femme était restée a la maison elle avait mis séché du linge, nettoyé leur maison et elle venait juste de partir un panier à la main. Il profita que la maison était vide pour s’y faufiler. Il lui fallait se saisir du plus d’objets utiles possible. Dans la cuisine il trouva deux jarres de métal remplie de lait il en but la moitié d’une et pris l’autre. Dans un essuie il enroba un pain tout chaud que la fermière avait sorti du four avant de partir ainsi qu’un morceau de viande séchée il trouva aussi une brosse souple, une paire de ciseaux et une petite casserole. Sur la courre il détacha tout le linge, un grand drap dans lequel il boulotta les deux étoffes et la chemise. Il noua le tout avec la corde et s’enfui vers la forêt. Tout au long du chemin de retour il se gronda. Il avait volé… lui un Inuzuka était devenu un voleur, ces braves gens ne lui avaient rien fait et il s’était servi chez eux comme si de rien n’était. Il se promit qu’il trouverait une compensation à leur donner pour honorer cette dette.
Une fois rentré il trempa des morceaux de pain dans le lait et les donna à avaler à son compagnon. Il passa le reste de l’après-midi à ramasser des herbes et des brindilles. Le soir il se risqua à faire un feu et fit bouillir dans un peu d’eau les plantes jusqu'à ce qu’il n’en reste qu’une pâte molle. Avec les ciseaux il dégagea les plaies infectées de l’animal d’un linge il lui noua la gueule et lui demanda pardon. Il sorti le couteau de son frère des cendres et entailla chaque plaie jusqu'à dégager toutes les chaires infectées il recouvrit les blessures de la pate verdâtre et d’un morceau déchiré de drap propre. Il était tombé inconscient sous la douleur. Mais lorsque le jeune garçon eut fini toutes les plaies étaient saines et bandées. Il jeta les morceaux de chaires coupés dans les cendres pour qu’ils se consument. Il nettoya le tout et s’occupa de ses cheveux avec les ciseaux, les coupant à une longueur plus humaine avant de s’endormir.
Les jours s’écoulèrent et cela faisait presque un mois qu’ils étaient là. Il avait noué avec la corde la chemise bien trop grande au niveau de sa taille, cela lui faisait une tunique. « Deux vêtements en un avait-il ironisé ». Ce qu’il avait vécu le hantait souvent la nuit mais jamais il n’en montrait signe ni n’y repensait. Il avait tourné la page sur cela. Son compagnon s’était bien remis, les plaies se cicatrisaient correctement et rapidement. Il avait su après quelques jour remâcher sa nourriture lui-même puis il s’était levé, avait fini par sortir de la grotte soutenu par son maître et maintenant pouvait à nouveau marcher seul. Oh il ne courrait pas encore mais cela viendrait avec le temps. Même sa fourrure repoussait harmonieusement partout, masquant toutes traces de ce qu’il avait dû endurer.
Le temps pour eux était venu de reprendre la route, l’endroit n’était plus sûr. Les quelques chapardages qu’il avait commis à la ferme avait poussé l’homme à effectuer quelques battues à la recherche de ce… comment avait-il dit déjà ? Brigand. C’était décidé ils partiraient demain à l’aube. Ce soir là il creusa un trou dans le sol prés d’une grande pierre lisse à l’aide l’épée courte de son frère puis il grava sur celle-ci de la pointe de l’épée dans le langage secret de son clan le nom de chacun des canidés qui avaient jadis porté les peaux qu’il enterra dans ce trou en leur faisant ses adieux. Durant la nuit il laissa seul son compagnon et se mis en traque, il n’emporta avec lui que son arc ses flèches, sa dague et un tas de peaux, aucun vêtements. Cela faisait plusieurs jours qu’il avait repéré les traces d’un cerf, ses déjections, les marques de ses ramures sur l’écorce des arbres, ses empruntes prés du ruisseau. Il fini par le trouver Il était magnifique. Cela le chagrinait mais il devait le faire. Les poulies se détendirent, une flèche traversa un cœur. L’animal s’écroula sur le flanc sans un cri. Le jeune garçon s’approcha du corps sans vie et lui demanda pardon avant de le vider de ses entrailles et de tout ce qui n’était pas utilisable afin d’en réduire au maximum le poids. Heureusement l’animal n’était pas trop âgé et une fois vidé il devenait presque portable pour le garçon. Le sang de l’animal ruisselait encore sur son corps et il dut le laisser tomber avant d’arriver dans la prairie là il le traina car il n’arrivait plus à le porter il le repris sur son dos pour la dernière approche et le déposa prés des broussailles à coté de là maison suffisamment en évidence pour que les fermiers le trouve. Il déposa à côté toutes les peaux du petit gibier qu’il avait chassé en un mois pour se nourrir. Il n’attendit pas son reste et fila repassant par le ruisseau pour se laver du sang. Il avait honoré sa dette.
Une fois à la grotte il enfila sa chemise tunique et la noua puis il emballa toutes ses affaires dans ce qui restait du drap et l’attacha à son dos. Son compagnon s’était levé et c’est en marchant à son rythme qu’ils quittèrent pour toujours cet endroit le cœur léger. Dans le ciel les astres lumineux entamaient une nouvelle course.