Chapitre 1: On n'échappe pas aux problèmes en leur tournant le dos.
Le gamin courrait a travers les champs en revenant du village, il était bien plus rapide et plus amusant de couper par les plantations du vieux Havenjack que de suivre la route. Il suffisait d'éviter de croiser ses fils ou l'espèce de worg qui lui servait d'animal de compagnie.
Il passait a coté d'un champs d'Odella lorsqu'il reçu une salve de cailloux, ce qui le fit trébucher et tomber, écrasant au passage quelques légumes. Des éclats de rire goguenards s'élevèrent des épis d'où sortirent les trois fils Havenjack, heureux de leur embuscade réussie. Mankel se releva, ramassant le paquet qu'on l'avait envoyé chercher en ville, sans rien dire.
On t'avais déjà dit qu'on voulait pas des rats des forêts comme toi chez nous, lança d'une voix moqueuse l'ainé; qui avait a peu près 17 ans.
Ils s'étaient approchés de Mankel, l'un d'entre eux se tenait derrière lui. Mankel se demanda s'il arriverait a s'enfuir cette fois. Il n'aurait pas le choix, il était coincé.
Tu vas pas t'enfuir encore ? railla l'ainé qui de toute évidence pensait a la même chose, Tu vas aller le dire a ton père ? Ah c'est vrai t'en pas.. Il a pas laissé son nom a ta mère le soir ou il l'a payé c'est ca ? Les trois jeunes s'esclaffèrent
Mankel lâcha son paquet, sautant sur le fils Havenjack qui avait pourtant bien 3 ans de plus de que lui, Mankel était déjà grand pour son age mais plutôt maigrichon. Celui ci surpris bascula en arrière, protégeant son visage de ses avants bras face aux coups de poings du gamin des bois jusqu'à ce que ses deux frères réagissent et attrapent Mankel complètement furieux qui leurs assena quelques coups également, nullement calmé par ceux qu'il recevait.
Parvenant a leur faire lâcher prise Mankel attrapa son paquet et s'en fut en courant.
Quelques heures plus tard, Mankel était encore puni dans sa chambre. Sa mère ne l'avait pas cru une seule seconde lorsqu'il lui avait raconté être tombé pour expliquer ses lèvres enflées et son nez saignant lorsqu'il était revenu.
Son oncle entra dans la pièce et vint s'asseoir sur le lit a coté de Mankel. Bucheron, il n'avait jamais réussi a exercer une réelle autorité paternelle sur son neveu, sa stature imposante et son visage buriné y auraient contribué, s'il n'avait eu une profonde nature joviale, bagarreuse et quelque peu insouciante.
J'ai croisé le vieux 'jack, il est furieux contre toi, il manque deux dents a l'un de ses fils. On m'a dit que c'est toi qui a frapper le premier, ça m'a étonné.. Il observa un instant son neveu qui ne répondait rien mais affichait un air coupable.
Mankel ?
Il le méritait... il.. il hésita un instant jetant un regard a la porte... Il a insinué que maman m'avait eu en couchant pour de l'argent.
Ta mère ne parle pas de ce qui s'est passé, je crois que ça lui ferait trop mal de le faire. Ou de t'avouer ce qu'il en est.
Il s'interrompit.
Ces choses là n'ont pas d'importance. Et même si t'es que le fils de ma sœur c'est comme si t'étais mon propre gosse...
Ta mère ne veux pas que tu te batte, c'est son point de vue et je ne la contredirais pas.
Il continua a voix basse.
Mais mon avis c'est qu'on échappe pas ni aux problèmes ni a la douleur en leur tournant le dos.
Serre les poings, tient toi droit et si tu recroise ce gars, et que tu sens que t'as encore de la colère contre lui ou qu'il recommence, débarrasse le des dents qu'il lui reste. Ça leur prouvera a tous que qui que soit ton père, celui qui t'as élevé c'est moi et qu'il faut pas nous emmerder !
Allez au lit.. sinon ta mère va me passer un savon déclara t-il après avoir éclaté de rire avec son neveu.