Inuzuka Kiba a écrit:Kiba n’osait pas l’avouer mais il savourait cet instant en compagnie des autres sibyllins. Pour une fois ils ne parlaient pas de Caprin et de sa clique d’amuseurs intrigants. Le boucher non plus n’était pas au centre des conversations. Ils étaient là pour prendre un peu de bon temps, pour souffler, se détendre, être juste ensemble. Il regrettait juste que sa louve ne lui en ait pas parlé plus tôt il se serait occupé de faire venir victuailles et boissons. Il musela sa truffe dans la crinière de sa louve et s’enivra de ses fragrances. C’était pour lui Rakuen sur Atréia.
La soirée touchait presque à sa fin lorsqu’il perçut un sifflement à ses oreilles. Un bruit que nul autre ne pouvait entendre, un cri dans la nuit naissante, le hurlement d’un des siens. L’enfant loup bondit sur ses pattes arrière et s’appuya contre le bastingage du ponton. Son cou s’étira, sa tête s’inclina sur le côté, un grognement remonta de sa gorge. Il se retourna vers ses compagnons et traversa la jetée regagnant le rivage du lac.
« Je dois partir, un souci en vue, un problème à régler. »
Lâcha-t-il avant de s’approcher de sa louve et de l’embrasser.
« Ne t’inquiète pas je serais de retour avant l’aube…. »
Ses lèvres remuèrent et de petits gémissements canins résonnèrent. Saraban ne put empêcher un sourire de se dessiner sur son visage, les joues empourprées par ce que son loup venait de lui dire. Elle le regarda s’encourir au loin, la tête jetée en arrière il émit alors le chant des loups, le hurlement des canidés. Il allait faiblissant, merveilleux à ses oreilles mais totalement incompréhensible. A l’exception d’un mot qu’elle assimila ‘braconniers’.
Kiba rattrapa Hige et Asuka les deux jumeaux roux qui étaient chargés de veiller sur les quatre louveteaux. Il les envoya rejoindre Saraban pour lui tenir compagnie et veiller sur elle en son absence. L’enfant loup filait à travers la forêt, rejoignant la grande prairie, traversant les étendue herbeuse vers le sud est de l’ile et ses plages.
Des quatre louveteaux seul Genki s’avança parmi la foule des sibyllins, venant se blottir contre son alpha. Son frère et ses sœurs étant restés en arrière avec leurs deux gardiens.
Le jeune louvart frotta avec insistance sa tête sous la main de la jeune femme, cherchant la caresse.
Kiba filait à présent vers la forêt en compagnie du reste de la meute. Cela faisait presque deux heures qu’ils courraient à vive allure. Kiryoku les avait repérés lors de sa patrouille. Ils avaient accosté dans le sud est de l’île, non loin d’où l’enfant loup et les siens avaient repérés les traces résiduelles de leur anciens méfaits. Des braconniers qui étaient venus chasser sans aucune mesure le gibier rare que l’on ne trouvait pas sur les rivages du continent.
Ils s’en étaient pris à des Okapi cornus, sorte de petites girafes dont la caractéristique qui rendait cette sous espèce rare était la présence de deux cornes proéminentes. Au grand dam de ces animaux inoffensifs il courrait parmi les humains la rumeur que celles-ci avaient des vertus aphrodisiaques et fortifiantes pour la virilité. L’animal avait presque disparu du continent et il ne subsistait sur l’ile qu’un petit troupeau Dont la survie interdisait toute prédation. Le prix d’échange de telles cornes se négociant en centaines de milliers de Khinas ne faisait qu’attiser la cupidité de chasseurs sans scrupule.
Kiba pesta tout en courant, se remémorant le spectacle des sept cadavres pourrissant d’Okapi qu’ils avaient découvert aux abords de la prairie. Un hurlement de rage s’échappa de sa gorge lorsqu’il se remémora que parmi les sept il y avait deux femelles en début de gestation. Non cette fois ils n’auraient pas le temps de commettre leurs méfaits.
Le groupe se dispersa à l’approche de la forêt bordant la prairie et le rivage. Les odeurs humaines assaillant leurs narines. Ils étaient cinq, quatre s’étaient avancé dans les sous bois, a coups sur les chasseurs, le dernier lui étaient resté sur la plage à surveiller leur barque. Il n’hésita pas un instant dans son jugement. Ils étaient des intrus, ils avaient chassé sans respect sur leur territoire, ils périraient !
Les sibyllins s’étaient dispersés, regagnant leur demeure ou leur chambrée. Saraban avait été surprise de voir tous les louveteaux et les deux jumeaux roux l’escorter jusqu'à sa tanière. Elle avait bien essayé d’en apprendre plus sur le départ précipité de son loup mais les canidés s’étaient contentés de lui signaler que Kiba sama était parti faire ce qu’il devait faire et qu’il serait de retour pour l’aube.
Ses mains se portèrent sur son torse, ses jambes tremblèrent puis ployèrent, il s’écroula au sol une flèche au travers du cœur. Des hurlements retentirent entre les arbres, les trois chasseurs furent pris de peur à la vision de leur camarade mort. Une flèche fendit l’air, le trait perça la peau et déchira la gorge du second. Il tomba à terre, portant ses mains à son cou, tentant vainement d’arrêter le sang et la vie qui fuyait son corps, dans un gargouillis incompréhensible sont cœur cessa de battre.
Les deux survivants laissèrent leurs armes tomber au sol et s’enfuirent sans demander leurs restes dans des directions opposées. Kiba passa lentement son arc à l’épaule et s’accroupit. Un bref jappement remonta de sa gorge et quatre loups s’encoururent deux par deux. Il fallut peu de temps et le silence de la nuit fut déchiré par les hurlements des humains. Les yeux de l’enfant loup brillaient d’or et de geai, un sourire bestial se dessina sur son visage, laissant poindre ses crocs.
Il se releva au retour de ses compagnons, leur gueules maculées de sang. Il frotta son visage à leur museau et se mis en marche vers la plage, passant son arc et son carquois à son frère Akamaru. Nul doute que le dernier des assassins avait entendu les cris de ses comparses. Les loups s’arrêtèrent à la lisière, laissant seul leur alpha s’avancer sur la plage en direction de la barque et de l’homme qui s’affairait à y jeter quelques matériels avant de prendre le large.
Kiba poussa plusieurs grognements qui attirèrent l’attention de l’homme.
« Qui…Qui es tu ? »
Hurla-t-il en dégainant sa dague. Pour seule réponse Kiba se laissa tomber sur ses quatre membres et fonça dessus dans un concert de grognements et de jappements. L’homme fut totalement surpris par la réaction du ‘gamin’ Kiba heurta de plein fouet l’homme, le projetant en arrière, sa tête heurta un rocher et il sombra dans l’inconscience. Les loups rejoignirent leur alpha.
« Il est mort ? »
« Non. »
«Tu veux qu’on le mette à mort ? »
« Non. »
« Quels sont tes ordres Kiba sama ? »
« Attrapez les corps des autres et emmenez les à l’arizuka. »
« Hai Kiba sama. »
« Akamaru. »
« Oui Kiba ? »
« Restes, veux tu. »
Les loups disparurent dans la forêt. Kiba fixa l’homme au sol et dans son regard on pouvait voir tout son dégoût pour cette partie de l’humanité qui ne montrait aucun respect pour Atréia et les créatures qui la peuplaient. Il le ficela d’une corde prise dans leur barque liant pieds, jambes bras et mains puis le chargea sur le dos de son frère.
Lorsqu’il revint à lui l’homme était solidement fixé et bâillonné à un tronc d’arbre en bord d’une clairière dont le sol était de terre sans aucune végétation. Il fut terrorisé par la vision de deux énormes gueules ensanglantées, hérissées de crocs qui grognaient et exhalaient l’air chaud de leur respiration.
« Assez ! »
Les deux loups s’écartèrent et se turent. Kiba s’avança entre eux faisant glisser ses mains dans leurs fourrures.. Il s’accroupit devant l’homme et se pencha à son oreille.
« Tu te demandes où tu es… Tu te demandes où sont tes amis… Tu te demande qui je suis… Misérable créature humaine qui fait honte à ceux de ta race et qui sont dignes…. »
Kiba effleura la gorge de l’humain de ses griffes et ouvrit grand sa gueule dévoilant ses crocs et sa dentition animale tout en poussant un grognement continu.
« Tu as côté d’une fourmilière, tes amis sont morts et à l’aube des millions de ces petits insectes dévoreront leur corps jusqu'à ce qu’il ne reste que des os impeccablement nettoyés. Puis lorsque les astres illumineront ce coin de la clairière, lorsque leurs rayons réchaufferont le sol, elles viendront par ici. Quelques unes grimperont sur toi, Quelques unes te mordront de leu insignifiant venin puis s’en retourneront vers la fourmilière annonçant la présence de nourriture… »
Il marqua une pause et fixa l’homme dans le blanc des yeux avant de susurrer à son oreille.
« Et elles reviendront, par milliers, par millions, elles s’infiltreront par tes oreilles par tes narines par ta bouche et elles te dévoreront vivant dans d’atroces souffrances. Quant à moi… Je suis celui qui venge d’inoffensifs okapi à qui l’on a brisé les pattes à coups de gourdins pour les faire tomber au sol, à qui l’on a fracassé le crâne pour arracher leurs cornes et que l’on a laissé mourir au sol sans la moindre pitié. »
Il détacha le baillon, se releva et sans un autre mot s’éloigna, les loups le suivant.
Ils reprirent la direction du village et de leurs tanières, ne s’arrêtant en route dans la rivière que pour se nettoyer de toutes traces et odeurs des humains. Kiba laissa la meute retourner dans leur refuge, lui regagnant sa maison. L’aube arrivait, le jour allait se lever quand il grimpa sur leur couche après avoir remercié les gardiens et préparé un petit déjeuner pour eux et pour sa louve. Il posa le plateau de pain grillé, de beurre et de fruit sur le rebord et s’allongea sous les couvertures, cerclant de ses bras son corps, l’étreignant contre lui. Attendant qu’elle se réveille.