De drôles de souvenirs...

[Saraban]

Saraban avait laissé filer Clotho sans plus de cérémonie. Quelque part elle se doutait bien que la courtisane devait s'intéresser autant qu'elle à ce carnet. Peut-être pas pour les mêmes raisons mais ça ne l'intéressait pas vraiment, chacun faisait les choses comme il l'entendait. Au final c'était le résultat qui comptait.

La jeune femme avait ensuite déambulé jusqu'au Louvart, l'autre ouvrage toujours lové contre elle, s'était emparée de deux brioches et avait poursuivit sa route jusqu'au port. Peut-être que le contenu des dernières caisses provenant du continent l'intéresserait.

Une silhouette connue finit par apparaître dans son champ de vision. Un vrai fantôme celle là ces derniers pensa t-elle. Un sourire ourla légèrement les lèvres de la louve et elle aborda la femme, encore en train de mâcher un bout de brioche.

Bonhour Thulien...

[Thulien]

Elle se retourna, le sourire aux lèvres voyant que Saraban avait de la brioche dans les mains.

Bonjour Saraban. Alors, la cuisine de Tieda est toujours aussi bonne ?

[Saraban]

Saraban lui rendit son sourire avant de se laisser choir sur une des caisses stockées sur le quai. Elle déposa le carnet à côté d'elle et coupa la brioche non entamée en deux, en présentant la moitié à Thulien.

Toujours tu penses bien. Ca fait longtemps qu'on t'avait pas vue sur l'île. Tu voyages ? Je viens de laisser Clotho si tu la cherches.

[Thulien]

Souriant à la brioche présentée, elle la prit délicatement dans sa main.

Ben, ces temps ci, je suis assez prise oui, je repasse autant que je le peux. Je vois régulièrement mon maître en confection d'armure.

Elle sourit à l'énonciation du nom de Clôtho.

J'irais lui passer le bonjour si je la trouve alors.

[Saraban]

Saraban émit un petit son d'approbation et de compréhension avant de finir son bout de brioche et de commencer la moitié entamée de l'autre. Elle ne savait pas bien quoi dire à Thulien. D'autant que celle-ci était peu bavarde et ne lui donnait pas réellement de sujet de conversation.

Ses prunelles dorées scrutèrent la combattante un instant. Elles étaient devenues amies sans s'en rendre compte.

Je crois qu'elle est au Bastion, je lui ai donné du travail.

[Thulien]

Elle riait à la remarque de la Louve.

Il faut croire que tu ne peux pas te passer de tes cerbères.
Tu as besoin que j'aille l'aider, c'est pour cela que tu viens me voir ?

[Saraban]

Que tu ailles l'aider ?

Saraban fronça les sourcils un instant avant de comprendre. A son avis Clotho était loin d'avoir besoin d'aide. Surtout pour ce qu'elle lui avait demandé de faire.

Moi ? J'ai pas besoin non. Mais me dit pas que t'as besoin d'un prétexte pour aller la voir ! S'esclaffa t-elle.

Sa brioche terminée elle se remit debout, n'oubliant pas de reprendre le carnet dans ses mains, le lovant contre son torse de ses deux bras croisés.

Au fait, tu as réfléchi à cet entraînement des Sentinelles ?

[Thulien]

Thulien souriait à la remarque de Saraban.

Je n'ai besoin d'aucun prétexte pour aller voir. Mais ne sachant pas quel travail tu lui as donné, je préférais demander.

Elle avait bien écouté Saraban et entendu sa dernière question.

J'y ai réfléchi oui, je vais essayer de voir si je peux mettre cela en place. Mais, je dois aussi préparer un cours de dessin, où il semblerait qu'il y aura du monde.
Oui, j'ai une petite idée concernant l'entrainement des Sentinelles, et peut être pas seulement d'elles.

Son regard plongea dans celui de Saraban alors qu'elle disait cette dernière phrase.

[Saraban]

Et ben je lui ai demandé de me traduire un vieux carnet que j'ai trouvé dans le Reliquaire. Elle m'a dit que c'était du vieil Elyséen, alors j'aurai pu toujours chercher à le comprendre toute seule, j'aurai pas réussi.

Une bourrasque de vent fit ondoyer brusquement leurs cheveux et Saraban cacha son visage dans le creux de son bras. Elle fit quelques pas en direction du village.

Viens. Et donc ? Qu'est-ce que tu nous prépares ? Puisque apparemment ça va concerner tout le monde ou presque.