Ramu l'Orphelin

Cross rp, event, intrigue, campagne etc...

Ramu l'Orphelin

Messagepar Plume le Jeu 21 Jan 2010 01:31

Une petite maison de bois. Une pièce étroite, éclairée par la flamme vacillante d'une simple bougie. Un lit d'enfant. Dessus, de chaudes fourrures amoncelées en vrac. Une petite tête couronnée de cheveux flamboyants en dépasse et semble se tourner avec attention vers la forme féminine assise près du lit, mais les yeux sont bouffis de sommeil. La main maternelle caresse tendrement la chevelure carmin, une voix douce emplit la pièce.

... Il étais une fois un jeune Mamut, sans expérience et un peu maladroit, mais très joueur. Il vivait avec les siens dans les Sommets enneigés de Beluslan, une vie simple et paisible, passée à manger des feuilles d'Anathe et à jouer dans la neige, qui n'était pour lui et son clan qu'un moelleux tapis blanc au vu de l'épaisseur de leur fourrure, leur permettant de ne pas craindre le froid intense de ces contrées.

Mais un jour, une milice asmodienne fut sommée de s'installer près des Sommets, car des shugos marchands ambulants avaient rapporté avoir vu des failles s'y ouvrir et des élyséens en sortir. Un campement fut dressé et les soldats s'installèrent dans une longue et anxieuse attente à l'idée de devoir combattre. Les jours passaient, bientôt les semaines, et il n'en fut rien, pas la moindre plume blanche dans les étendues neigeuses.

La lassitude et l'ennui commencèrent à se faire sentir parmi les troupes. Dans ces lieux éloignés de tout, difficilement accessibles à cause de l'enneigement, les liqueurs fortes et les jeux guerriers s'imposaient comme les seules distractions possibles. Bientôt, les esprits constamment embués par l'alcool se font irritables, et l'un d'eux se met à vociférer que les barrissements des Mamuts sont la chose la plus insupportable qu'il soit. Il obtient immédiatement l'approbation enthousiaste de toute sa division, les esprits excités par l'attente d'un combat qui ne venait pas s'échauffent rapidement. En un instant toute leur haine stérile se retourne contre les grands mammifères à l'épaisse fourrure blanche. Les hommes brandissent leurs armes et s'élancent sur le troupeau qui fuit au fond de la vallée et s'y retrouve bloqué. Les Daevas surentraînés ne sont même pas ralentis par les charges et les coups des animaux, bientôt tout le clan est décimé, leurs carcasses jonchent le sol et la neige fond sous une mer de sang.

Tous sont morts, sauf Ramu. Le petit Mamut se retrouve orphelin de toute famille, perdu au milieu des corps sans vie de ceux qui l'avaient toujours protégé des taygas mais qui se sont révélés trop faibles face aux Daevas.

Il était voué à mourir, encore trop jeune pour savoir survivre seul au milieu des féroces taygas et des fourbes kurins. Pourtant, on raconte qu'il vit encore.


Les yeux de l'enfant, que la narration de ce massacre avait tenus ouverts, s'illuminent alors. Comment était-ce possible ?

Oui, on dit qu'Aion l'a choisi et l'a imprégné de la Lumière de sa Vie, de sorte que sa fourrure devienne imperméable aux crocs des prédateurs.

Le scintillement des pupilles devient admiration. Aion était vraiment bon.

Quelle bonté vois-tu en cela ? Aion a condamné Ramu l'Orphelin à errer parmi les fantômes de ceux qu'il aime, lui interdisant de trouver la paix éternelle. On raconte que depuis des siècles il erre ainsi au milieu des ossements, et que ses cris, ses appels à sa famille résonnent dans toute la vallée et font frémir tous les coeurs qui s'y trouvent pour l'entendre. En plus de ses prédateurs naturels, des traqueurs se sont mis à le chercher, car il est dit qu'un pourpoint fait de sa peau garderait un peu du pur pouvoir de Vie d'Aion. Alors Ramu se cache, et certains disent qu'il n'apparaît que quand les morts se réveillent et l'appellent. Il se rapproche alors des fantômes de sa famille mais leurs yeux vides ne le voient pas.

Le scintillement devient larmes qui coulent en silence sur les joues de l'enfant. Pourquoi Aion permet-il une telle chose, le faire vivre pour souffrir ?

Ramu est la larme glacée et éternelle de la souffrance qu'engendrent certains Daevas en Asmodée. Celui qui vit seul par la haine ne peut mourir et rejoindre les siens que par l'amour.

Les yeux se font songeurs. Un baiser sur son front, le silence de la nuit s'installe dans la petite chambre. L'enfant d'à peine dix ans, qui n'a encore rien vu du monde, se laisse porter par un rêve de neiges éternelles, de contrées lointaines, où l'attend un petit Mamut qui ne vit que pour de lugubres souvenirs, et qu'elle va délivrer.
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Re: Ramu l'Orphelin

Messagepar Synae le Jeu 21 Jan 2010 02:09

Les cheveux carmin sont parsemés de flocons de neige, comme autant de petites fleurs en fine dentelle qu'on y aurait déposées par pure coquetterie. Mais dans ce cimetière enneigé, c'était bien le froid qui enveloppait ainsi l'aède. Elle parcourut des yeux le triste endroit. Des ossements à perte de vue, de grands os aussi blancs que la neige dans laquelle ils se dressaient. Un frisson lui parcourut l'échine. C'était bien trop lugubre à son goût mais il semblait que fatalement, les meilleurs plants de Subella fraîche poussaient ici.

Elle cheminait lentement dans la neige, se baissant par endroits pour récolter la plante recherchée, quand un long et terrible barrissement la fit sursauter. Son souffle fut coupé par la surprise mais elle se redressa et les petits volutes de vapeur blanche se formèrent à nouveau devant ses lèvres entrouvertes. Parcourant vivement les alentours du regard, elle chercha d'où pouvait venir un cri aussi déchirant.

Au fond de la vallée, au coeur des bourrasques de neige et perdue dans la brume, elle cru apercevoir une silhouette massive, et deux gigantesques cornes d'un profond bleu de minuit.

Elle ne l'avait jamais vu. Elle le reconnut immédiatement.

Ramu...

La jeune femme s'élança vers lui, portée par la curiosité mais surtout par la puissance des rêves enfantins. Elle entrevu l'éclat des yeux bleus et froids de l'animal, il l'avait vu, bientôt toute la masse de muscles et de fourrure se retourna vers elle, gigantesque.

La légende de Ramu l'Orphelin. Elle n'avait même pas eu le temps de se remémorer exactement les paroles de sa mère qu'elle se trouvait déjà à quelques mètres de lui. Pourquoi ? Qu'allait-elle faire ? Elle n'y avait même pas songé. L'animal par contre sut exactement comment réagir. Il se retourna brusquement, et sa queue puissante vint frapper Synae à l'épaule, la faisant s'effondrer sans un bruit dans la neige. Bientôt, il n'y eu plus autour d'elle qu'un vaste vide blanc et froid.
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Re: Ramu l'Orphelin

Messagepar Synae le Ven 29 Jan 2010 21:38

Glacée par le froid et la déception, elle était retournée tant bien que mal au refuge dans lequel elle résidait. Le couple de tenanciers l'observa de loin alors qu'elle entrait en tenant son bras endolori. On ne lui posait pas de questions, trop contents d'avoir un client dans ce coin perdu des monts enneigés. Il n'y avait guère que les alchimistes, tous un peu fous c'est bien connu, pour venir se perdre ici à la recherche d'étranges bouts de verdure.

Elle s'enferma dans sa chambre et après avoir allumé un feu et s'être réchauffé les mains, enleva son haut et survola son épaule de sa paume en murmurant quelques mots qui procurèrent une lueur apaisante. Puis elle se coucha, sans dîner, avec une seule idée en tête. Y retourner. Le revoir. Le délivrer.

Ainsi commença la longue attente, le désir de chaque instant, l'immortel espoir de le revoir qui semblait tant emplir chaque seconde qu'elle avait peur de voir éclater le temps.

Sur un rocher dont elle avait déblayé la neige, assise, elle attendait. Et aucune bourrasque de vent, aussi glaciale fut-elle, ne parvint à déloger l'aède. Elle attendait.

Elle savait que c'était le seul moyen. Depuis des siècles on le traquait, personne ne l'avait encore jamais trouvé, il n'y avait aucune raison qu'elle y arrive. Alors que si elle parvenait à se faire assez discrète, il reviendrait, peut-être. Et puis après... Après...

Elle attendait. Après tout pourquoi pas ? Elle n'avait plus rien d'autre à attendre. Plus rien d'autre à espérer.

Bientôt, dans le vide, dans le froid, dans l'attente, se réveillèrent de sombres pensées. Quelques paroles, bien plus froides, bien plus glacées que toute la neige qui l'entourait.
Je ne peux pas être avec toi.
Juste quelques mots, que dans son esprit il répétait, encore et encore. Et toujours son coeur qui se serre. Et toujours le grand vide de l'incompréhension qui l'emplit.

Elle attendait. Elle se souvenait... Un nouvel arrivant, quelques paroles échangées, puis le revoir, parler, les potions, des clous, puis des fleurs, ses lèvres dans le froid, bientôt une vie à deux... Rien. Tout cela n'était plus rien désormais.
J'ai besoin de toi...
Mensonges... Mensonges ! On ne se débarrasse pas ainsi de ce dont on a besoin.

Une larme amère roula sur sa joue, qu'elle essuya rapidement d'un revers de manche. Elle attendait. La nuit tombait. Aucune volonté ne la poussait à rentrer au refuge. Les sombres souvenirs hantaient son esprit, comme autant de spectres obsédants. Elle mit un instant à se rendre compte que la lueur qui illuminait les lieux était trop forte pour provenir du simple reflet de la lune. Son regard absent revint alors dans l'instant présent et elle les vit.

Par dizaines, il étaient là. Blancs, luminescents, livides, énormes. Les esprits des Mamuts morts. Tout autour d'elle, comme une lente et lugubre procession funèbre, ils allaient de leur pas lourd vers un nulle-part éternel, la fixant de leurs yeux blancs sans la voir.

Des vestiges du passé, des halos de souffrance qui la frôlaient de leur trompe diaphane. Elle frémissait presque à chaque souffle, fascinée, effrayée, transie de froid.

Puis elle se mit à les haïr. Des réminiscences inutiles d'un passé à oublier, rien de plus, voilà ce qu'ils étaient ! Elle aurait voulu tuer tous ces morts qui empêchaient les autres de vivre.

Finalement, appelé par la présence des siens, il apparut. Ramu. Mais c'est aveuglée par l'amertume qu'elle l'observa. Ce n'était pas à lui de les rejoindre, mais à eux de disparaître ! Face à cette âme blessée que l'amour avait abandonné, le petit orphelin se retourna et partit.
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Re: Ramu l'Orphelin

Messagepar Synae le Jeu 4 Fév 2010 22:35

La faible lueur de l’aurore donnait à la pièce un ton gris rosé, et dans l’obscurité qui s’attardait tout se fondait dans des couleurs en demi-teinte. Elle avait ouvert les yeux un instant mais les avait vite refermés, pour apprécier encore un peu la douce chaleur de la nuit. S’enfonçant un peu plus sous la montagne de couvertures, elle se lova en soupirant contre un corps endormi.

Elle n’avait pas rêvé, il était encore là. Le bonheur que lui procura cette sensation la réveilla tout à fait.

Le feu s’était éteint pendant la nuit, mais le bois incandescent crépitait encore chaleureusement. Il lui sembla qu’il n’y avait pas plus belle musique au monde que son souffle profond et régulier se mêlant à ce doux crépitement. Et partout ailleurs le silence. Le calme. Tout bruit semblait étouffé par les neiges éternelles, et elle aurait voulu que cet instant soit aussi éternel qu’elles.

Il était revenu. Libéré.

Elle n’aurait su dire combien de temps elle était restée à contempler ce moment, toujours est-il qu’elle finit par se lever, repoussant tendrement le bras qui enserrait sa taille. La première chose qu’elle fit fut de prendre la tunique de lin masculine qu’il avait jetée en boule au pied du lit avant de s’endormir à ses côtés, et de la plier, lentement, soigneusement. Elle souriait.

Son regard se perdit dans les monts enneigés. Il en restait un, là-bas, qui n’était toujours pas libre. Et son seul salut était dans la mort... Ou alors y avait-il, pour lui aussi, une autre rédemption possible, comme l’avait suggéré Mankel ?

Elle s’habilla et attrapa son long manteau bleu. Le gladiateur dormait toujours, d’un sommeil apparemment paisible et réparateur puisque naturel – elle ne l’avait pas vu prendre ses potions la veille. Pour rien au monde elle ne l’aurait réveillé.

Synae sortit sans un bruit. Petit à petit, la neige recouvrait ses traces de pas, visibles par la fenêtre de la chambre.
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Re: Ramu l'Orphelin

Messagepar Mankel le Dim 7 Fév 2010 14:54

L'aurore était passée a présent, la lumière avait cru, le peu d'éclat des matinées d'Asmodae se reflétant paradoxalement bien plus sur les neiges de ces paysages glacés. La lueur, un mouvement dans le lit, quelques bruits qui résonnent comme une porte qu'on ouvre sont autant de petites causes qui vous sortent lentement de la douceur du sommeil.

La conscience s'aiguisant a mesure que ses sens se réveillaient, le gladiateur s'étira paresseusement sous les couvertures.
Son bras glissa a l'endroit ou avait dormi Synae a ses cotés, s'attendant à enlacer de nouveau avec tendresse la jeune femme endormie. Son tâtonnement ne rencontrant pas la peau douce de l'aede, Mankel ouvrit les yeux, l'absence de la jeune femme ayant effacé en lui les restes de torpeur.

Elle était donc partie a l'aube pour son étrange projet, pensa t'il avec un léger pincement au cœur. Il aurait aimé la voir ce matin au moins. Lui en voulait elle encore pour s'être mise en route si vite ?

Avec une lenteur délibéré, il sorti du lit. Torse nu la chambre lui paru froide et il entreprit directement raviver le feu. Remuant les cendres avec le tisonnier; il rassembla les dernières braises rougeoyantes et rajouta du bois fin et quelques buches.
Il se dirigea ensuite vers le coin de la chambre ou une bassine de pierre posée sur une table qu'il rempli d'eau fraiche lui permit de faire un brin de toilette.

Jetant un coup d'œil par la fenêtre, il remarqua les traces de pas qui se dirigeait vers l'ouest, les traces de pas de quelqu'un qui portait un long manteau trainant dans la neige.
Il regrettait déjà de ne pas l'avoir accompagné, sa langueur matinale n'était motivée que pour éviter un moment d'insupportable attente. C'était risqué après tout.
Il s'habilla ensuite et descendit sans hâte pour manger quelque chose dans la salle principale de l'auberge, très calme comme d'habitude.

Il s'inquiétait, non pas qu'il la pensait incapable de se défendre face au monstre, ses talents lui permettrai de vaincre n'importe quel animal sauvage aussi volumineux soit-il, mais du fait que ce projet lui tenait étrangement a cœur. Elle voulait le sauver, a tout prix semblait il, et c'était ça le plus dangereux pour elle. En matière de combat, la volonté compte parfois plus que la simple puissance et l'animal n'hésiterait pas lui.

Ne tenant plus il engloutit les restes de son petit déjeuner et s'élança jusque la chambre ou il revêtit son armure. Quelques minutes plus tard, il était sorti de l'auberge, scrutant l'horizon glacé du coté ou semblaient se diriger les empreintes.
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Re: Ramu l'Orphelin

Messagepar Synae le Lun 8 Fév 2010 20:22

Après une marche assez longue, surtout parce qu'elle prit le temps de récolter de petites baies rouges sur le chemin, Synae arriva enfin à nouveau au cimetière. Sereine.

Ils étaient là. Âmes errantes. A peine visibles dans les reflets du soleil, pourtant encore bien bas. La danse damnée de leurs égarements éternels n'avait pas cessé de la nuit, elle le savait... Ils cherchaient toujours celui des leurs qui manquait.

Il était là. L'orphelin. Tâche de vie aux défenses bleues sur la neige éclatante. Alors qu'elle s'approchait, son cri retentit, ce cri atroce par toute la souffrance qu'il portait, ce cri qui la fit suspendre un instant son avancée alors que sa douleur lui vrillait les tympans, lui nouait l'estomac.

Elle s'assit enfin sur le rocher habituel, à une dizaine de mètres de lui, et entreprit de manger les quelques baies récoltées. Elle n'avait même pas pris le temps de se restaurer au refuge et commençait à regretter d'être partie ainsi, d'avoir quitté si vite l'étreinte rassurante et la chaleur des draps. Elle songea à celui qu'elle avait laissé dormir et un léger remord l'envahit à l'idée de son réveil solitaire... Mais il lui avait fallu partir. Elle ne savait pas trop pourquoi, il le fallait c'est tout. Les minutes s'écoulèrent, peut-être une heure. Ramu l'avait vue, il l'ignorait, il restait là, le regard toujours un peu halluciné, allant de ci, de là, perdu. La jeune femme savait que son coeur apaisé par le retour du gladiateur n'était pas pour rien dans le fait qu'il accepte sa présence.

Mankel... Il avait perdu ceux qu'il aimait, s'était enfermé dans le souvenir, avait oublié la vie, l'avenir, l'espoir, mais était enfin en train de sortir de ce monde figé par le deuil. Pour maintenant venir vers elle.

Ramu... Oui... Il fallait le tuer, le libérer, parce que lui... Sa vie se réduisait à courir derrière les fantômes du passé.

Poussée par une volonté indistincte, elle fut persuadée d'être convaincue par cet argument bancal. Ses yeux se fermèrent. Elle prenait conscience de son corps, de ses muscles, des mouvements qu'ils lui permettaient... Autour d'elle, progressivement, l'air se faisait plus lourd... l'éther se densifiait, affluait dans son corps, dans ses mains, dans son arme... Les iris se dévoilèrent à nouveau, et c'est un regard flamboyant qui fixa alors l'orphelin. Un regard résolu, mais sans l'ombre de la haine pour l'assombrir.

Elle se leva lentement, défaisant d'une main son manteau pour le laisser tomber au sol. Une simple robe de laine recouvrait l'armure de mailles. Le bras qui tenait le bâton se leva au dessus de la chevelure carmin et le fit tourner, provoquant un lent sifflement, sourd et vibrant, qui sembla envahir le silence glacé. L'aède inspira profondément, et se plaça en posture de combat. Il l'avait vue. Son oeil sombre s'était agrandi, la masse animale s'était figée. Tous deux retenaient leur souffle.

Dans un crissement de neige, elle s'élança, courant droit sur la bête qui lui faisait maintenant face.
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